L'Institut Pascal et Ligier développent un véhicule autonome
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- Publié le lundi 8 décembre 2014 10:35
Un nouveau type de navette sans chauffeur a été mis au point grâce à une technologie de guidage par vision artificielle permettant une localisation fiable et peu coûteuse du véhicule sur la chaussée. Cette technologie, basée sur l'utilisation de caméras vidéo ordinaires, a été développée par des chercheurs de l'Institut Pascal (CNRS/Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand/IFMA). Elle est au cœur de la navette autonome EZ-10 développée par Ligier Group, dévoilée lors du Michelin Challenge Bibendum à Chengdu (Chine) du 11 au 14 novembre 2014.
Depuis les années 2000, de nombreuses sociétés cherchent à rendre autonomes les voitures à partir de technologies coûteuses et parfois peu fiables. Les chercheurs de l'Institut Pascal ont décidé, en 2003, de travailler sur la conduite automatique de véhicules électriques urbains à partir de simples caméras vidéo. La technologie développée est fondée sur deux étapes. La première a pour objectif de repérer, dans une vidéo acquise lors d'un trajet initial réalisée en conduite manuelle, tous les points remarquables de l'environnement au voisinage de la trajectoire effectuée. La seconde correspond au mode automatique au cours duquel le véhicule contrôle en permanence sa trajectoire afin que les images délivrées par les caméras embarquées correspondent le plus possible à la séquence filmée initialement. La vidéo initiale joue donc le rôle d'un rail virtuel que doit respecter le véhicule lors de sa circulation en mode autonome.
Depuis 2006, les chercheurs de l'Institut Pascal, en collaboration avec Ligier Group, mettent au point des navettes automatiques sans chauffeur, équipées d'une rampe d'accès pour personne à mobilité réduite, et permettant de transporter jusqu'à 10 personnes pour de courts déplacements (de l'ordre du kilomètre). Ces véhicules, qui ont vocation à être déployés sur des sites dédiés (industries, aéroports, parcs d'attractions, etc.), sont capables de gérer des obstacles grâce à des télémètres lasers installés aux quatre coins du véhicule. La navette est ainsi capable de détecter la présence d'un obstacle à 50 mètres de distance et par ce biais d'adapter sa vitesse ou même de s'arrêter en fonction du danger potentiel. Les chercheurs comptent désormais s'intéresser à la gestion d'une flotte de cinq véhicules, sur le centre de technologie Europe Michelin-site de Ladoux. Leur objectif : faire face, en temps réel, à des demandes multiples et potentiellement synchrones émises par l'intermédiaire de bornes d'appel ou de smartphones et cela sur un site industriel étendu, à la manière d'un taxi automatique.