Émission « super-thermique » de photons

En couplant deux nanolasers, des physiciens du Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N, CNRS/Université Paris-Sud) ont pu générer un système hors-équilibre émettant des bouffées de photons fortement corrélés, dits « super-thermiques ». Cette approche ne se limite pas à l’émission laser mais peut être étendue à d’autres systèmes nanométriques.

Les nanolasers font l’objet d’études visant des applications diverses, allant des télécommunications à l’information quantique. En les couplant d’une manière compacte, il est possible de réaliser une ingénierie de la statistique des photons émis, produisant notamment des fortes corrélations, ce qui constitue un atout pour des applications telles que la conversion non-linéaire d’énergie, l’imagerie « fantôme » qui se développe en astrophysique ou encore l’information quantique.

Lorsque le couplage entre les nanolasers est faible, on peut distinguer l’émission de chacun d’eux. En revanche, si le couplage est fort, les photons se distribuent entre deux modes, hybrides, peu sensibles aux perturbations. C’est l’échange d’énergie entre ces modes qui est étudié ici lorsque le système est excité par des impulsions lasers plus courtes que les temps caractéristiques électroniques mis en jeu. Cette excitation place le système hors équilibre.

L’un de ces modes se comporte alors comme un laser et est soumis à des faibles fluctuations, tandis que l’autre passe sur un régime d’émission spontanée très particulier. Il émet des bouffées de photons avec une statistique dite « super-thermique » : les photons ne sont pas émis un par un ou en continu, mais par bouffées où les photons sont concentrés dans des temps courts.

Pour en savoir plus
M. Marconi et al., Physical Review X (2018)

Source : Institut de physique du CNRS, www.cnrs.fr/inp

Figure : Creative Commons Attribution 4.0 International License, http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/