Le LMJ tire la croissance de la filière

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L'AFOP souligne que la conception et la réalisation du Laser Mégajoule (LMJ), dont la première expérience a eu lieu mi-octobre, ont permis à de nombreuses entreprises françaises d’augmenter de façon significative leurs compétences, leur expertise et leur notoriété, leur ouvrant la porte de clients prestigieux et les positionnant sur des projets internationaux de grande envergure (accélérateurs de particules, télescopes au sol et spatiaux, instrumentation spatiale, …). Au-delà des prouesses technologiques et industrielles qu’il a nécessitées, le LMJ a donc eu selon le syndicat, un impact économique important sur la filière optique photonique française, au-delà des contrats le concernant directement. L’AFOP a vu ainsi plusieurs de ses adhérents développer en quelques années une expertise reconnue aujourd’hui sur la scène internationale.

La première expérience du Laser Mégajoule (LMJ) vient d’avoir lieu au Barp, entre Bordeaux et Arcachon. Cette installation, de conception et maîtrise d’œuvre CEA, a nécessité, de la part des industriels françaises de l’optique photonique des développements spécifiques, les amenant à innover, tant au niveau des composants et systèmes, que des moyens de fabrication, de contrôle ou de transport.

Le LMJ est dimensionné pour délivrer sur une cible de quelques millimètres, en quelques milliardièmes de seconde, une énergie lumineuse supérieure à un million de joules. Le but : étudier, à toute petite échelle, le comportement des matériaux dans des conditions extrêmes similaires à celles atteintes lors du fonctionnement nucléaire des armes. Pour répondre à ce défi technologique, les industriels, notamment les adhérents de l’AFOP, ont dû se soumettre à un haut niveau d’exigence :

  • au niveau de l’organisation même de la structure, pour être capable de mener à bien, sur de longues années, un projet aussi complexe ;
  • pour la mise au point des systèmes de fabrication des composants entrant dans la construction du LMJ et pour les systèmes de positionnement de haute précision utilisés lors du montage et de l’alignement du laser ;
  • sur les performances des moyens de contrôle, certains composants nécessitant le développement d’outils de mesure spécifiques ;
  • sur les spécifications des composants, leur taille et les précisions demandées représentant, comme le soulignent la plupart des entreprises « un défi technologique hors-norme ».

Au-delà des créations d’emplois directement liées à la construction du LMJ, les industriels insistent sur l’avance technologique, la notoriété et la crédibilité que leur donnent les développements réalisés pour répondre aux exigences de ce projet.

De nouveaux marchés exigeants tels que le spatial, l’astronomie ou les accélérateurs de particules, sont ainsi déjà accessibles à ces entreprises, selon l'AFOP. Et les produits développés pour le LMJ ont conduit à des produits maintenant « catalogue », destinés par exemple aux communications très haut débit ou à l’industrie du laser industriel.

De nouvelles recherches ont déjà été lancées ou sont en cours de lancement par le CEA pour que les compétences et les expertises développées dans le cadre du LMJ puissent demain servir d’autres projets ambitieux. Parallèlement, des développements ont toujours lieu en lien avec le LMJ, notamment pour équiper les différentes expériences qui seront menées grâce au laser. Et le grand espoir de la profession serait, conclut l'AFOP, le développement d’une filière de production d’énergie par fusion laser, grâce à laquelle les acquis obtenus pour le LMJ pourraient être valorisés avec des facteurs d’échelle de l’ordre du centuple.