Assemblage de nano-composants : à l’orée de l’ère industrielle
La société attocube a, grâce à un procédé mis au point par Pascale Senellart, du Laboratoire de Photonique et de Nanostructures (LPN) à Marcoussis, développé un appareil capable d’insérer des nano-objets dans des composants, de façon reproductible et dans le cadre d’une production en série.
En 2005, tout part d’un constat de la chercheuse : pour insérer un nano-objet unique dans un composant, il faut malheureusement en façonner des milliers afin d’en obtenir ne serait-ce qu’un seul présentant les caractéristiques désirées. Pour faire mieux, la physicienne propose alors le concept de « lithographie in situ », dont le principe est de provoquer l’émission de lumière d’un nano-objet grâce à un premier laser, afin de le repérer précisément et choisir celui qui a les propriétés requises. Un second laser est alors utilisé pour « marquer » précisément l’endroit où le travail de façonnage lithographique du nano-composant devra être réalisé. Le tout étant réalisé à une température de –270 °C.Fin 2008, le procédé est démontré au laboratoire pour la fabrication d’un nano-objet appelé boîte quantique, utilisé notamment pour les développements de l’information quantique.
Le CNRS et attocube ont financé à hauteur de 50 % chacun le développement d’une machine mettant en œuvre le procédé inventé au LPN. « Elle est arrivée dans nos locaux fin 2010, précise Pascale Senellart. Depuis, nous avons démontré que ses possibilités vont bien au-delà de ce que nous avions montré en 2008 ». Et d’ajouter : « Nous sommes les seuls à pouvoir graver une centaine de nano-composants d’un seul coup ».
Désormais, l’appareil est au catalogue d’attocube qui voit en lui le futur de la nano-lithographie. Dans un premier temps, pour le marché scientifique ; avec une extension possible à l’industrie dès que la demande se fera jour.
Source : Institut de physique