L’industrie photonique Allemande en forte croissance
« Le secteur de la photonique enregistre une croissance fulgurante. En 2012, le chiffre d'affaires national et le chiffre d'affaires à l'exportation augmenteront pour la troisième année consécutive », selon Tobias Weiler, directeur de l'association nationale professionnelle Spectaris à l'occasion de l'ouverture du salon Optatec à Francfort, le 22 mai. En 2011, le millier d’entreprises qui composent l'industrie optique allemande ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 16 % pour atteindre 25,7 milliards d'euros. Pour l'année en cours, d'après une enquête réalisée auprès de ses membres, Spectaris prévoit une hausse supplémentaire de 10 %, passant ainsi à 28,2 milliards d'euros.Les entreprises du secteur de la photonique sont ressorties plus fortes de la crise de 2009. Si elles ont dû faire face à des chutes de 20 % de leur chiffre d'affaires, elles ont néanmoins réussi à les compenser dès 2010, rattrapant quasiment le niveau d'avant la crise. En 2011, le volume des ventes domestiques a augmenté de 13,9 % pour atteindre près de 8 milliards d'euros, tandis que le chiffre d'affaires à l'exportation enregistrait même une hausse de 16,8 % s'élevant ainsi quasiment à 18 milliards d'euros et engendrant une quote-part d'exportations de 69 %. Le succès des entreprises de la photonique se traduit également dans la progression du nombre d'emplois dans ce secteur. Entre 2010 et 2011, ils ont augmenté de 9 %, dépassant la barre des 135 000 postes occupés. Là encore, l'association compte sur une croissance supplémentaire de 5,5 % en 2012, faisant ainsi passer le nombre d'emplois dans ce secteur à 142 500.
Véritable technologie clé dans de nombreux champs d'application tels que la technique médicale, l'industrie automobile ou encore la construction de machines, la photonique est l'une des branches les plus fructueuses et prometteuses de l'économie allemande. Avec 10 %, sa part de R&D est largement supérieure à la moyenne. « Pour que cette évolution favorable se poursuive, il faut éviter à tout prix de lui barrer la route par des obstacles d'ordre réglementaire », explique T. Weiler. En plus de la Directive Machines et de l'ordonnance REACH, il vise également les directives WEEE (Waste Electrical and Electronic Equipment) et RoHS.
La directive relative à la limitation de l'utilisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques (RoHS) interdit l'utilisation entre autres du plomb et du cadmium dans les équipements électriques et électroniques. La limitation s'applique également aux verres optiques présents dans ces appareils. Le plomb et le cadmium leur confèrent pourtant des propriétés particulières sans lesquelles de nombreuses applications comme la microscopie à fluorescence ne seraient pas possibles. « Une telle interdiction entraverait la capacité d'innovation et la compétitivité des entreprises, et de leurs marchés applicatifs respectifs », redoute Tobias Weiler. Jusqu'en 2016, le « plomb et le cadmium dans le verre optique et le verre filtrant » font l'objet d'une exception dans la réglementation, en faveur de laquelle Spectaris s'est activement engagée. L'objectif de l'association consiste à présent à agir pour le maintien dans le futur de cette exception pour le verre optique en général.
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