La France et l'ESO, 50 ans de coopération

Le 5 octobre 1962 était
 signée à Paris par les représentants
 de cinq pays européens – Allemagne,
 Belgique, France, Pays-Bas et Suède – la
 charte qui donna naissance à l’ESO, l’Observatoire 
européen austral, aujourd’hui la principale organisation
 astronomique intergouvernementale au monde. La communauté astronomique 
française rend aujourd’hui hommage à cette décision politique 
en retraçant à travers un colloque un demi-siècle de réalisations scientifiques et d’innovations technologiques.
 C’est également l’occasion de dessiner les contours de l’avenir en 
évoquant le formidable potentiel de recherche offert par les nouveaux 
instruments d’observation, comme le futur E-ELT, un télescope géant.

Depuis 50 ans, la France est un partenaire majeur de l’ESO, sur les plans économiques, scientifique et industriel. La France est le deuxième contributeur à l'ESO (~17%), après l'Allemagne (~22%). De nombreux industriels français sont impliqués dans les développements instrumentaux pour l’ESO que ce soit sur des programmes de Recherche et Développement (ex. l’entreprise Thales-SESO à participé avec des laboratoires du CNRS à des études de R&D pour l’E-ELT) ou pour des développements instrumentaux (ex. la réalisation des 25 antennes européennes du réseau d’antennes ALMA a été confiée à un consortium européen, dont Thales Alenia Space (TAS) assure la maîtrise d'œuvre).

La proportion des Très Grands Équipements astronomiques en France liés à l'ESO est passée de 1/3 il y a 20 ans à 2/3 aujourd'hui. Pour l’astronomie au sol, la France a choisi de s'impliquer dans des projets internationaux lui donnant accès à des moyens d'observation du plus haut niveau. Mais aussi d’investir dans le développement de programmes ambitieux dans le cadre de l'ESO (VLT, ALMA et dans le futur le projet E-ELT).

La participation importante de la France à l'ESO donne accès à la communauté scientifique française à des télescopes et à une instrumentation du plus haut niveau, permettant aux chercheurs de faire des avancées scientifiques majeures en astronomie. Elle a aussi permis à la communauté française de se renforcer dans le domaine de l'instrumentation. Cette implication des laboratoires français sur les instruments de l'ESO et les techniques d'optique adaptative se traduit par la réalisation d’instruments comme MUSE ou SPHERE.

Quelques découvertes scientifiques majeures avec les instruments de l’ESO impliquant des laboratoires français :

  • 10 septembre 2004 : première image d’une exoplanète par Anne-Marie Lagrange et son équipe (IPAG-CNRS/UJF).
  • 13 mai 2008 : détection par le VLT pour la première fois de molécules de monoxyde de carbone dans une galaxie située à près de 11 milliards d'années-lumière, permettant aux astronomes d'obtenir la mesure la plus précise de la température cosmique à cet âge de l’Univers.
  • 24 août 2010 : des astronomes utilisant HARPS ont découvert le plus riche système planétaire jusqu'à présent, contenant au moins cinq planètes autour de l'étoile HD-10180.

Enfin, près de 80 français – chercheurs, ingénieurs ou techniciens – travaillent aujourd’hui à l’ESO aussi bien au siège à Garching, en Allemagne, que sur les sites chiliens.