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La SATT Aquitaine investit dans deux nouveaux projets en optique
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- Publié le jeudi 10 octobre 2013 11:47
LA FABRIC : impression 3D de tissus vivants
L’ingénierie tissulaire permet de développer des substituts biologiques pouvant restaurer, maintenir ou améliorer les fonctions des tissus biologiques, voire des organes. Une de ces applications permet la création de modèles physiologiques pour des études pharmacologiques ou toxicologiques (par exemple, des analogues de peau ou de cornée servant à évaluer la toxicité ou le caractère irritant d'une nouvelle molécule).
Dans cette perspective, les travaux menés depuis 2006 au sein du laboratoire BioIngénierie Tissulaire, ont conduit à la mise au point d’une technologie innovante de biofabrication de tissus biologiques. Basée sur l'utilisation de procédés laser originaux tels que la bioimpression assistée par laser, cette technologie de conception/fabrication permet de reproduire des tissus biologiques par le dépôt de cellules et de biomatériaux couche-par-couche.
Plus précisément, il s’agit d’un dépôt de microgouttelettes d'éléments d'intérêt biologique, tels que des principes actifs, des cellules ou des nanoparticules, sur un substrat inerte en verre, plastique, ou vivant (tissus ou cellules en culture, organe in vivo). Le dépôt se fait de façon contrôlée dans l'espace, à l’échelle micrométrique, et en volume, avec une résolution de l'ordre du picolitre.
Les avantages de cette nouvelle technologie par rapport aux méthodes traditionnelles de culture cellulaire ou d’ingénierie tissulaire reposent notamment sur la possibilité de réaliser des modèles « sur-mesure ».
Cette nouvelle méthode permet également de réaliser des modèles complexes associant différents types cellulaires en contrôlant leur organisation spatiale au sein des tissus.La création d’une start-up, nommée La Fabric, est envisagée d’ici un an, avec l’aide des partenaires du réseau de l’innovation et de la création d’entreprise. Elle vise à commercialiser des modèles de cornée et de tissus complexes sur-mesure, pour des applications de tests de toxicologie encosmétologie, pharmaceutique et chimie. A moyen terme, le projet concerne le développement de modèles de screening de molécules pharmaceutiques. Pour maturer les étapes nécessaires à la réalisation de ces différents produits, Aquitaine Science Transfert investit dans un programme de maturation et accompagne les chercheurs dans toutes les étapes du transfert de leur technologie.
Argolight : gravure optique d'objets nanoscopiques dans le verre
Grâce à l’accompagnement d’Aquitaine Science Transfert, des chercheurs du Laboratoire Ondes et Matière d'Aquitaine (LOMA) et de l’Institut de Chimie de la Matière Condensée de Bordeaux (ICMCB) vont pouvoir poursuivre leur lancée dans le domaine de la gravure sur verre d’éléments fluorescents de petite taille. En effet, la qualité du verre peut présenter des problèmes lors d’une production à grande échelle. L’investissement accordé par Aquitaine Science Transfert va permettre de les régler et ainsi d’optimiser la production intensive du verre.
Afin de répondre à toutes les attentes des grands constructeurs mondiaux en microscopie optique, il est également indispensable d’inscrire des motifs de taille mésoscopique, de l’ordre de 100 nm, afin de tester les limites des nouveaux microscopes confocaux des grands constructeurs. L’investissement va permettre de diminuer la taille d’inscription des motifs dans le verre (actuellement de l’ordre de 300 nm) et donc de calibrer les microscopes à fluorescence de très haute résolution.
Première entreprise à produire des éléments fluorescents stables de petite taille, Argolight a démarré son activité fin 2012. S’appuyant sur une technologie brevetée issue du LOMA et de l’ICMCB en partenariat avec la plateforme d’imagerie « Bordeaux Imaging Center » (BIC), Argolight réalise des gravures de motifs fluorescents par laser dans un verre particulier, de façon pérenne et sans en dégrader la structure.
Actuellement, la start-up se concentre sur le développement et la vente de lames permettant d’étalonner, comparer et contrôler des microscopes à fluorescence, à destination du marché international. Les avancées réalisées par les chercheurs au sein des deux laboratoires devraient ainsi permettre à la start-up de mieux se positionner sur le marché des lames haute-résolution.
Ces développements technologiques ouvrent également la voie vers un autre secteur d’activité: le stockage de données pérennes sur disque optique. Afin que ces disques optiques puissent être compatibles avec les systèmes de lecture actuels (DVD, Blu-Ray), il est en effet nécessaire d’atteindre une résolution comparable à celle du Blu-Ray, soit 150 nm. De plus, la fabrication d’un verre en grande quantité est elle aussi nécessaire pour envisager une production de disques optiques à grande échelle. Toutefois, le marché du stockage de données pérennes n’étant pas encore bien structuré, il reste encore à l’étude par Aquitaine Science Transfert.