Une technique d’imagerie jette un nouvel éclairage sur la mobilité des bactéries

Il était jusqu’alors proposé que le déplacement d’une bactérie s’expliquait par l’éjection d'un polymère (la matrice extracellulaire ou le ‘slime’ en anglais) sécrété à l'arrière de la cellule. Le travail des chercheurs marseillais, publié dans la revue de l’Académie des Sciences Américaine (Proceedings of the National Academy of Sciences), établit que le polymère est produit, non pas à l’arrière de la bactérie, mais en des points répartis tout le long du corps cellulaire. Le ‘slime’ apparaît donc comme une colle qui permet à la bactérie d'adhérer localement à la surface et dont les propriétés lubrifiantes autorisent son déplacement.
Ces conclusions ont été rendues possibles grâce à la qualité des images de la microscopie SEEC, technique d’imagerie dans laquelle les lames de microscopes traditionnelles sont remplacées par des lames Surfs. Cette nouvelle génération de lames développées pour l’occasion par Nanolane permet l’observation sous microscope optique classique, d’objets en milieu humide ou complètement immergés dans l’eau avec une sensibilité de détection incomparable, inférieure au nanomètre.
Cette découverte ajoute une nouvelle et importante dimension à la compréhension du mode de propagation des bactéries et donc des effets dont elles sont responsables (maladies, dégradations…). Les connaissances acquises par les chercheurs pourraient ainsi permettre d'explorer de nouvelles méthodes plus efficaces de traitement médical. Rappelons que les maladies bactériennes (choléra, fièvre typhoïde, pneumonie, diarrhée, lèpre…) sont à l’origine de plusieurs millions de décès par an à travers le monde.