121e Congrès de la SFO

9 au 12 mai 2015, Palais des Congrès de Paris
8000 participants, 60 sessions, 300 communications orales, 60 ateliers pratiques, 450 « e‐posters / efilms», le rapport annuel, des rencontres avec des leaders internationaux et des sociétés de surspécialités, des retransmissions de chirurgie en direct, des sessions d’actualités : « On en parle ! », un « pavillon de la technologie et de la communication », des démonstrations d’appareillages, une exposition technique de fabricants et de distributeurs parmi les plus importantes d’Europe…

La rétine artificielle : où en est‐on ?

La rétine artificielle s’adresse aujourd'hui uniquement aux personnes devenues aveugles à cause de maladies héréditaires de la rétine. Les aveugles de naissance, les personnes atteintes de DMLA ou celles qui voient mal ne sont pas concernées, pour le moment du moins, par cette prouesse technologique. 300 à 400 personnes en France pourraient y prétendre.

Les candidats souffrent essentiellement de rétinite pigmentaire et sont devenus aveugles après avoir été voyants pendant au moins les 6 premières années de leur vie. C’est dans l’enfance que le cerveau développe ses centres visuels qui permettront à l’oeil de transmettre les informations au cerveau et à ce dernier de les recevoir correctement. Pour que cette rétine artificielle soit efficace, il faut donc que le cerveau puisse retrouver le souvenir de ces images.

Il existe deux techniques :

  • L’implant est posé directement sur la rétine. C’est le principe développé par l’entreprise Second Sight, qui a obtenu le financement de l’assurance maladie et le marquage CE pour les implants Argus II. Plus de 100 patients ont été implantés dans le monde et en France 36 patients vont bénéficier de cet implant et d’une rééducation pris en charge dans le cadre du forfait innovation (voir Focus et Flyer).
  • L’implant est sous la forme d’une prothèse positionnée sous la rétine. Les essais cliniques débutent pour cette technique avec 2 sociétés, une allemande, et une française.

Focus : L’implant Argus II

Comment cet implant fonctionne‐t‐il ? Le patient porte des lunettes équipées d’une caméra. Cette caméra envoie des informations au niveau de la branche des lunettes qui les communique, et ce sans fil à l’implant Argus II suturé à l’oeil. Cet implant stimule la rétine et la rétine envoie alors à son tour les informations au cerveau. Les lunettes sont indispensables à ce dispositif qu’il est possible d’allumer ou d’éteindre lorsqu’on le souhaite.

Que voit‐on avec ? Cet implant permet de retrouver des « sensations visuelles », de trouver une porte, de suivre une ligne, de percevoir les lumières et les différences de luminosité et dans le meilleur des cas, de lire des grandes lettres. Ce dispositif doit être accompagné d’un travail de rééducation orthoptique pour apprendre à utiliser le plus efficacement possible ces sensations visuelles.

Où peut‐on le trouver ? L’implant Argus II est disponible dans les 3 centres suivants :

  • Centre Hospitalier des XV‐XX, Service du Professeur J. Sahel (implantsretiniens@quinze‐vingts.fr)
  • Centre Hospitalier Universitaire de Strasbourg, Service des Professeurs H. Dollfus et D. Gaucher (retine‐artificielle@chru‐strasbourg.fr)
  • Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, Service des Professeurs J.‐F. Korobelnik et M.‐N. Delyfer (implant‐retine@chu‐bordeaux.fr)

Le futur… Des progrès sont attendus à tous les niveaux : électronique, miniaturisation et performance visuelle. La question reste la suivante : le biologique suivra‐t‐il ?